samedi 3 avril 2010

Interview : nous incarnons le centre écologiste à Angers !


Propos recueillis par Sébastien Boisnard pour le Courrier de l’Ouest

Pour Bernadette Caillard-Humeau, le centrisme est résolument démocrate et écologiste. Selon la première adjointe au maire, le temps des conservateurs de centre droit est résolu.

Vous êtres membre de Cap21. Comme Corinne Lepage, vous êtes entrée en politique par le centre droit. Ou vous situez vous désormais ?

Non, je ne suis pas rentrée en politique par la droite. Il n’y a pas de centre droit ni de centre gauche, il y a le centre.

Mais il existe pourtant bien des gens de centre droit…

C’est bien eux le problème ! Ces gens du Nouveau Centre ou de l’Alliance Centriste qui galvaudent le centrisme. Ils sont une branche de l’UMP et représentent toujours au final des supplétifs de la droite. Ils viennent en appoint. C’est à mon avis dépassé car le but, c’est de s’affirmer indépendant et force de projet en étant fondamentalement démocrate et écologiste.

Mais quand des alliances doivent se constituer, il faut bien se définir sur l’échiquier politique…

Oui. Et en 2008, j’ai choisi Jean-Claude Antonini parce que nous avons la même vision de la ville et de son développement. L’histoire selon laquelle c’est Christophe Béchu qui m’a dit non est une légende. La vérité, c’est que c’est moi qui ai dit merde à Christophe Béchu ! Il y a une fibre sociale que je partage avec le maire.

Mais votre action politique a démarré avec l’UDF Dominique Richard. Pendant sept ans, vous faites partie de l’opposition municipale avant de rejoindre en 2008 la liste conduite par le maire socialiste. Que répondez-vous à ceux qui ont pu vous reprocher ce passage à gauche ?

L’épicentre s’est déplacé. Je me trouve cent fois mieux avec Jean-Claude Antonini que dans un autre camp. Peut-être que je suis du centre gauche, mais peut-être aussi est-ce le maire qui est au centre. C’est un Strauss-Kahnien et çà me va bien.

Après les élections régionales, diriez-vous, comme Hervé de Charrette, que la France est orpheline de son centre ?

Il y a un peu de çà. Mais Hervé de Charrette pense aux centristes ancienne version. Moi je suis convaincue que les centristes d’aujourd’hui sont les héritiers de la démocratie chrétienne qui s’est impliquée dans l’associatif. Ces gens qui voulaient œuvrer pour le monde autour d’eux se retrouvent aujourd’hui dans ceux qui se battent pour la planète et l’environnement. Démocrates et écologistes sont les héritiers des centristes. C’est la nouvelle génération que j’incarne.

Vos bisbilles à l’intérieur du Modem n’ont-elles pas finalement conduit les électeurs à abandonner le centrisme ?

Les électeurs ont abandonné le Modem, pas le centrisme. Ce n’est pas le centrisme qui a été foutu en l’air : c’est le Modem, le Nouveau Centre et l’Alliance centriste.

Comment avez-vous ressenti le départ du Modem de Laurent Gérault contre lequel vous avez longuement bataillé pour obtenir le leadership ?

Laurent Gérault a enfin mis en adéquation ses convictions avec le camp qu’il a choisi. Je suis contente pour lui qu’il trouve sa place au sein de l’Alliance centriste et avec Christophe Béchu. Çà correspond à ses convictions.

Je prends des nouvelles du Modem, je ne demande qu’à les rencontrer. Mais je crains que les gens ne se recroquevillent sur eux même alors que face à cet échec, il faudrait se poser des questions sur ce qui s’est passé et s’attacher à fonder une nouvelle voie. Il y a des gens excellents au Modem auxquels je dis : venez nous rejoindre.

Qui incarne désormais le centre à Angers ?

C’est moi. Je veux dire « nous » parce qu’il y a du monde derrière. L’Alliance centriste, c’est une nuance de la droite. Il leur manque la dimension écologiste. De la même manière que çà a manqué au Modem et à François Bayrou.

Comment voyez-vous votre avenir politique ?

Mon échéance, c’est vraiment le mandat. C’est 100% de mon temps. Le challenge, c’est le tramway qui remodèle la ville, qui amène une autre urbanité. Ce n’est pas qu’un moyen de transport, c’est aussi une autre façon de vivre la ville.

Votre poste de première adjointe chargé du tramway est exposé. Il y a des moments où vous doutez ?

Douter de quoi ? C’est vrai que je prends des coups. Dans la position où je suis, on tire sur moi à droite comme à gauche. On cherche à m’abattre. Les uns parce que j’ai fait gagner Jean-Claude Antonini et trahi mon milieu. Les autres parce que je prends la place. Mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas moi qui ai demandé, c’est Jean-Claude Antonini qui m’a choisie.

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